Le travail se profile. Je commence à formuler en images ce que j’éprouve ici. Le mot est choisi. Brasilia s’éprouve, comme on éprouve Le Havre.
Suzzana m’a dit «C’est Brasilia qui décide. Soit elle te repousse et t’empêche de la pénétrer, soit elle te retient et t’empêche de partir.»
Quand je suis arrivée au Havre la première fois en septembre 2009, j’ai marché.
Marché marché marché.
Au bout de deux heures, j’ai pris une photo du port que j’ai envoyé à une amie très chère à Strasbourg et j’ai légendé «c’est ici que je veux vivre».
En arrivant à Brasilia, je ressens la grandeur, la désuétude, l’utopie sapée, récupérée et réinvestie par les habitants. C’est dur. Cette ville est dure. Comme le béton. Je me suis dit que je ne pourrai jamais me sentir bien ici.
Mais c’est bien du même sentiment dont je parle. Une sorte de radicalité qui ne laisse personne indifférent.
J’ai commencé à rassembler quelques échantillons de plantes que j’ai ramassé dans la rue ou dans le jardin de l’alliance française où je suis logée.
Comme tout pousse très vite ici, je les laisse s’épanouir tranquillement dans des verres remplis d’eau. Je collectionne aussi des pierres et des objets. Et tout ça pousse et se transforme à côté des images.
J’accroche dans un mois tout pile. J’ai hâte."
Commentaires
Parabéns à artista Delphine, pelo belo trabalho feito a Brasília.desejo boa continuação e sucesso. Abraço Jurema - Designer de interior.
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