C'est la fin de mon premier temps à Liverpool. Hier à minuit a pris fin l'incroyable festival Sound City. Cette première partie consistait en un concert de mon groupe The Tinun's dans le plus grand festival de Liverpool.

C'est en ce 26 mai que l'on quitte Le Havre pour Liverpool. On a d'abord eu l'occasion de participer à Sound City + qui fut un long et intense vendredi à essayer de comprendre des discussions sur l'industrie musical, la place de la femme dans la musique, comment tirer le meilleur d'un festival lorsqu'on y participe. Il faut essayer de parler à tout le monde qu'on croise de notre concert du lendemain et ce n'est pas une mince affaire que de faire sa propre promotion. C'est à Sound City + dans ce monument splendide qui fut une simple usine qu'on rencontre Nick, l'incroyablement sympathique et très à l'ouest responsable de notre scène Tim Peaks sur le festival. Très fier de dire à chaque fois qu'on le croisait le seul mot qu'il connaissait dans notre langue : réverbère. On ne lui a pas dit que plus personne ne le disait en France et qu'on disait lampadaire. La première fois qu'on le croise à 15:00 il propose de nous offrir une bière. Ici il n'y a pas d'heure pour la bière. Ma batteuse Candice et moi on a alors bu une bière sur Stanley Docks en plein soleil. Le soir on assiste à une Delegate Party à la salle de concert Constellations, une sorte d'ouverture du festival où on ne peut aller que si on fait partie du festival. À la porte de la salle on nous offre une bière. La salle est super c'est un ancien hangar et dans la cour à l'arrière de la salle il y a un bar et on peut cueillir de la menthe pour la mettre directement dans son verre. Une belle initiative que d'investir un lieu qui ne sert plus pour y faire un beau lieu culturel et social. Cela a l'air courant à Liverpool.

Le lendemain, on part pour Sound City à pied à 12:00 depuis notre auberge où la douche ne fonctionne que de temps en temps si on ne lui en demande pas trop. En tout cas au moins puisque personne ne sembler aimer notre auberge ... on ne l'a que pour nous. On attend le reste de la troupe pour la remplir un peu. Ils sont en route depuis Le Havre depuis 4:00 du matin pour prendre l'Eurotunnel. On entre alors sur le site d'un festival qui flotte sur l'eau sur le Bramley Moore Dock. Un site splendide. Notre scène est la première à droite. On fait un set acoustique à 17:00 et un concert à 22:30. On attend impatiemment notre bassiste et le reste de la troupe. Une fois que tout le monde est là à 16:00 c'est parti pour un samedi intense. Le set acoustique attire l'attention et le public forme un petit cercle autour de Candice et moi. Enfin le soir, on a un temps super restreint pour s'installer et on a un set sur mesure pendant lequel on ne peut pas perdre une minute sinon on risque de ne pas pouvoir le faire en entier. On doit respecter notre temps sur scène à la minute près. On donne tout ce qu'on a sur scène et le public, pas très abondant, semble en tout cas très enthousiaste lorsque l'on sort de scène.

Hier, tout le monde reprend la route pour Le Havre sauf moi. D'un coup un sentiment amer de solitude me prend au cou et j'ai l'estomac qui se sert. Je n'ai plus très faim. Je me sens loin de ma ville et seule au monde. Je marche de 14:00 à 18:00 pour me rendre compte de la chance que j'ai au lieu de me lamenter sur l'absence de ce qui est pour moi le reste du monde. Dans une rue j'entends les Beatles et je me demande comment la population peut encore aimer leur musique s'ils la mettent en bouclent en continue partout. Moi je m'en fou ... j'adore les Beatles. Je marche jusqu'au festival où je retourne pour aller au concert de The Dandy Warhols et là-bas je tombe sur pas mal de bonne musique d'une scène à l'autre. Je rencontre du monde. C'est bon en fait je ne suis pas seule au monde.

Ce matin j'ai un rhume qui me bloque les sinus et un coup de soleil qui me donne l'air ridicule. C'est parti pour une semaine de formation intense.

Polly Moseley à Liverpool.

Liverpool.

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